Une semaine à Fianarantsoa

Je passe une nouvelle fois la semaine dans une grande ville pour bénéficier d'une connexion internet afin de pouvoir travailler. Le voyage en taxi-brousse a duré plus de 4h et a été assez éprouvant puisqu'en dehors des secousses et des virages liés à la route, nous avons eu le droit à un bébé qui a beaucoup pleuré durant le trajet. 

Fianar est une grande ville de plus de 200 000 habitant·e·s. Elle est flanquée sur les deux versants d'une vallée et est totalement linéaire. Elle présente des caractéristiques que j'apprécie particulièrement lorsque je découvre une nouvelle ville. 

La première est que l'on peut facilement s'élever dans la ville pour trouver un point de vue quasi intégrale sur Fianarantsoa et ses alentours. De chaque côté de la vallée, il y a une piste de crête qui permet d'avoir une vue d'ensemble durant de longues ballades. 

La deuxième est que malgré sa grande taille, Fianar a un fonctionnement assez différent d'une grande ville traditionnelle. Elle est divisée en quartiers qui fonctionnent plus ou moins indépendamment les uns des autres. La conséquence est qu'on a souvent l'impression de passer d'un village à un autre avec la plupart du temps des routes assez peu fréquentées par les véhicules et des gens qui vivent à un rythme tranquille dès qu'on s'éloigne des axes principaux. 

La troisième est, qu'en dehors de la gare routière, on me laisse vivre ma vie très tranquillement. Les sollicitations pour donner de l'argent, acheter un produit ou un service sont très rares ici et ça fait du bien. Même les taxis sont parmi les moins pénibles que j'ai vu dans une ville étrangère. On continue de me saluer gaiement bien sûr et je répond aussi avec bonne humeur évidement mais cela ne va généralement pas plus loin.

La quatrième, et pas des moindres, est que Fianar est une ville plutôt verte. Les maisons et édifices sont décorés avec des plantes et dès qu'on sors de la route principale on trouve de la végétation et des fleurs sauvages qui donne de l'air à celui qui se promène par ici. 

Bien sûr, la ville n'est pas parfaite. Elle a sont lot de pauvreté et de pollution comme l'ensemble du pays. Et, une sorte de maléfice s'abat sur elle le soir. En effet, à la tombée de la nuit, brusquement, les rues se remplissent. Les gens qui terminent le travail, les enfants qui sortent de l'école, les bus urbains, les moto etc. tout ce petit monde s'anime en même temps et confère ce rythme nerveux et frénétique de grande ville que je déteste tant. Encore un fois, je suis obligé de me contrôler pour ralentir le pas, car je ne suis pas spécialement pressé, moi. Je m'arrange donc pour faire mes promenades en journée et limiter mes déplacements au strict nécessaire le soir. 

La ville est desservie par un train. Celui-ci voyage quatre fois par semaine (deux fois dans un sens, et deux fois dans l'autre). Le chemin de fer relie Fianar à Manakara (si tous se passe comme prévu, j'aurai l'occasion de reparler de ça dans quelques jours). Etant donné, la faible utilisation des rails, on est beaucoup plus sûr et tranquille à flâner paisiblement le long de la voie ferrée plutôt que sur la route principale.