3 mois au Maroc : bilan

Alors qu'en trois mois, certain·e·s ont le temps de visiter tout le Maghreb et peut être même plus, pour ma part, je n'ai visité que le Maroc central. Je n'ai pas visité le Nord : la capitale et les grandes villes de l'Atlantique ou de la Méditerranée. Je n'ai pas visité non plus le Sud ni le Sahara occidental. 

Pourtant, en trois mois, j'ai eu le temps de voir et de vivre beaucoup de choses et de me faire une certaine idée du Maroc et des marocain·e·s. En voyageant à Marrakech et dans ses environs, en allant vivre quelques semaines dans l'Atlas, puis en poussant jusqu'au portes du désert avant de terminer sur la côte, j'ai été confronté à une diversité de paysages et de cultures à laquelle je ne m'attendais pas forcement. 

J'ai rencontré plein de gens des différentes ethnies marocaines et de différents niveaux sociaux également. Avec ces rencontres, je repars aussi avec une diversité de souvenirs de ce voyage. J'ai passé des moments inoubliables qui ont forgés mon sentiment sur le pays et ses habitant·e·s.

Selon mon expérience donc, les marocain·e·s sont globalement des gens très bienveillants, hospitaliers, généreux et aidants. Ils·Elles cherchent presque toujours à vous donner une bonne impression d'eux ou de leur pays à travers leurs actes. 

Bien sûr, ce n'est pas toujours vrai, en particulier dans les lieux touristiques où l'argent est le nerf de la guerre et où l'on est bien souvent traité comme comme une source de revenu potentielle plutôt que comme un être humain. Comme partout dans le monde (selon mon expérience personnelle encore une fois), mention spéciale aux taxis dont le manque de respect n'a d'égal que leur ostentatoire sournoiserie... 

La culture marocaine est riche et diversifiée. Elle est fascinante à découvrir et à étudier. Entre le monde arabe et le monde berbère, entre la montagne et le désert, entre les origines juives et musulmanes, le Maroc est plein d'ambivalences qui le définissent et qui le rendent si particulier. 

Je suis obligé de mentionner particulièrement la culture culinaire qui est une source de satisfaction infinies lorsqu'on découvre le Maroc. Que ce soient les viandes, les poissons, les légumes, les douceurs, les épices, les fruits etc. On est jamais déçu même dans les choses les plus surprenantes comme les pâtisseries à la cannelle et au poulet. 

Pour finir ce petit bilan personnel, je me sens obligé de parler de religion. Même si les marocain·e·s sont des gens formidables à connaitre et avec qui discuter, il y a un thème qui reste frustrant et finalement assez peu intéressant à discuter avec eux, celui de la religion. J'estime que plus de 95% des locaux se considèrent comme des musulmans. Les doctrines et les préceptes de l'Islam sont tellement forts et stricts qu'il n'y a pas d'ouverture d'esprit et de discussion ou de débat possible avec les gens. Les questions ont des réponses arrêtées dictées par le Coran et insister sur certaines interrogations n'est pas possible car cela revient à douter de la religion. Si les marocain·e·s acceptent donc que je sois différent d'eux·elles en termes spirituel et philosophique, ils·elles ne peuvent concevoir mes idées ou mes analyses de façon objective ni les transposer à leur vie. Il n'y a donc pas vraiment d'échange d'idées sur ce sujet et c'est la raison pour laquelle je le qualifie de frustrant. 

En conclusion, je repars globalement satisfait de ma première intrusion en Afrique du Nord et peut-être qu'un jour je visiterai le reste du Maroc pour en avoir une idée encore plus précise, ou bien un autre pays du Maghreb pour diversifier mes expériences dans cette région du monde.