Une étape à Morombe

Je passe les jours de la semaine dans le village de Morombe. C'est assez grand en comparaison avec les villages successifs que j'ai rencontrés lors de ma croisière mais ça reste assez petit quand même. 

Comme d'habitude il n'y a pas beaucoup d'étrangers ici. Cependant, je rencontre quelques français résidents (qui tiennent chacun un restaurant) et aussi un groupe de deux voyageuses qui parcourent ensemble la grande ile sur 3 semaines. L'une est américaine et l'autre néozélandaise. Le temps d'un diner on partage nos impressions et anecdote de voyage avant qu'elle ne repartent vers le Sud tandis que moi je continue de projeter mon déplacement vers le Nord. 

Morombe est au bout d'un cul de sac lorsqu'on voyage par la terre. Il existe une route très mauvaise qui relie à Tulear au Sud mais pour aller au Nord c'est bien plus compliqué. Il n'existe pas de ligne directe, il est peut-être possible de trouver des déplacements par étapes qui mèneraient en direction de Belo-sur-mer mais il n'y a aucune garantie pour ça. 

J'avais plus ou moins prévu cette éventualité et envisagé de devoir à nouveau voyager en bateau pour me rendre vers Morondava (au Nord) comme je le souhaite. Je passe donc quelques heures chaque matin à me balader sur la plage pour rencontrer des piroguiers, discuter les modalités de voyage, négocier les prix et choisir finalement l'option qui me convient le mieux. Je vais donc repartir pour une virée en pirogue à voile sur 3 jours. Le vent nous poussera jusqu'à Morondava en passant normalement par Andranopasy et Belo-sur-mer. 

Je profite de ces quelques jours dans ce village pour vivre mura mura. Je me promène paisiblement sur la plaine de sable laissée découverte par la marée basse, ou dans la mangrove, mais aussi dans les rues ensablées de Morombe. 

Depuis que je suis sur la côte Ouest un constat évident s'est imposé à moi : la pirogue à voile fait partie de la vie quotidienne des locaux. Cela s'observe jusque dans le comportement des enfants. Dans le reste du pays, j'ai constaté que les enfants jouaient avec des ballons de foot, des roues de vélo, des bouchons de bouteille etc. Ici, ceux qui ne sont pas encore suffisamment âgés pour naviguer dans le bateau de leur parents ou dans leur propre petite embarcation jouent avec des pirogues miniatures qu'ils font avancer avec un petit bâton ou bien avec le vent qui gonfle une voile en sac plastique. 

Sinon à part ça je ne résiste pas au plaisir d'une nouvelle langouste grillée... Comme je discute pas mal avec le restaurateur Bruno (qui m'a à la bonne) il me fait pour le même prix cuire une cigale de mer avec. Je repars avec le ventre bien rempli de ces crustacés de luxe pour la colossale dépense de 9 euros!